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10 ruelles dans nos communes

CHERES RUELLES, QUE DE BEAUX SOUVENIRS !

 

Ne pas y voir un banal raccourci, un piedsente pittoresque, pâle reflet de la Grand’rue. La ruelle est capable de passion. Repaire idéal d’amours naissantes à l’abri des haies complices des promesses, elle cache aussi celles interdites au temps d’une morale inflexible, parce que sans fenêtre y guettant. Muchée aux inquisitions du clocher pour une fois doutant, si elle pouvait se raconter ! L’éternité des baisers échangés surtout !

Elle rythme malicieusement l’espace d’une place à une rue plus fréquentée, reliant vides et pleins. Ruisseau sous la pluie traversière, inquiétante par grand vent ou brouillard livide, rieuse lorsque le soleil y pavoise, on s’y perd parfois avec arrière-pensées. On y oscille entre péché et grâce.

On aimait y croiser des enfants plutôt que des passants pensifs. Mais elle rage la ruelle de son abandon, elle qui ne voit plus passer qu’une procession d’adjectifs, hantée des servitudes du temps jadis : charmante elle est, mais veut plus que ça, utile, elle voudrait demeurer. Elle est la vie parce que passage.

Fière de son passé pas si lointain, elle gagne du temps et diminue les peines de ceux qui l’empruntent. Vigoureux pèlerin de la terre, sans égard ni regard aux gouttelettes ardentes de la rosée déposée à la fleur d’aubépine, le paysan s’y presse vers son labeur du jour. Il fut un temps où les ruelles plus communes que les rues à trottoir, héritaient des déplacements humains, nomades ou déjà sédentaires, dans son activité conquérante. La marche du monde a arpenté la modeste ruelle au pas amolli qu’elle oblige par son étroitesse.

Aujourd’hui, la ruelle se défend de son abandon en inspirant nos cœurs à la vue de l’écureuil furtif, aux senteurs du chèvrefeuille, au goût acide de l’airelle, à la trille du coucou.

Venelle, voyette, sentier, sente, chasse, allée, piste, cavée, de toutes ces appellations, c’est le terme de chemin que la ruelle préfère. Car elle peut-être mieux que celui de fer ou des écoliers, celui de la vie quand on l’a trouvée.

 

MAROILLES

La ruelle Abocq mène le passant entre deux haies d’aubépine de la Grand’rue, face à l’église, à la rue du Lieutenant, près de la mairie. Nombreuses dans le centre du village, les ruelles gardent leur utilité. Lien indispensable entre la place Verte et la place de l’école, la ruelle des Garçons doit son nom à la présence de l’école des garçons sur son chemin, au temps où la mixité effrayait. Celle des filles était juxtaposée au bâtiment de la mairie. La ruelle des Cailloux mène tout droit dans les prairies et doit son nom au maire Léopold Carion qui la fit empierrer vers 1900 (le surnom de ce maire était « maire à cailloux ». La ruelle Abocq forme un angle droit avec la ruelle Tison. Abocq est le nom ancien, en langue picarde, donné à l’écureuil. L’animal devait fréquenter assidument les lieux aux temps où l’on baptisa ainsi la petite rue. Rien d’étonnant, vous pouvez en rencontrer encore aujourd’hui. Parfois le nom de la ruelle, évoquant un propriétaire remarqué, évolue : l’actuelle ruelle Maillet s’est appelée ruelle Gau. Mais nul ne se souvient de ces messieurs.

Ruelles des Gurins, Abocq, Tison, des Garçons, des cailloux, où menez-vous ?

Heureusement nulle part ! Nous attendons notre peintre !

Hervé Gournay

 

LE FAVRIL

La ruelle Du Bon Dieu de Giblot

Emblématique du caractère bocager du village, cette sente est aujourd’hui un des derniers, voire le dernier, des cheminements à vocation exclusivement pédestre de la commune dès lors qu’on exclut les voies ouvertes à la circulation automobile et les chemins ruraux d’exploitation. Mais qui se souvient encore qu’elle était autrefois une voie de circulation vers le hameau de la « rue du Bois », avec passage à gué de la Riviérette, bien avant qu’un pont ne permette de franchir la rivière à pied sec par la « rue du Puits » donnant face à l’actuelle place de la mairie ? Une habitation existait au début du XIXème siècle en bordure de rivière (rive droite), près du pont, sur ce sentier très bucolique qui porte donc le nom de la chapelle du Bon Dieu de Giblot, connu aussi sous l’appellation « Gibloux » dans l’ancien cadastre napoléonien qui, elle, se trouve en haut du chemin, à l’intersection avec la rue d’Ors, ex-route du Sambreton. Cette chapelle très pittoresque, en briques, pierres bleues avec toit d’ardoises et clocheton, plus ancien élément du patrimoine bâti communal (érigée en 1694), très bien restaurée, a été édifiée sous l’impulsion du curé Jacques Meurant, du mayeur et des échevins de Le Favril, probablement en remplacement d’une chapelle plus ancienne en dévotion au culte qui se répandait depuis la fin du Moyen-Âge depuis Gembloux (province de Namur, Belgique) en Hainaut. Le Bon Dieu de Giblot correspond à une scène de la Passion du Christ, le Christ flagellé, le Christ aux liens, lorsque Ponce Pilate présente au peuple le Christ couronné d’épines à l’occasion de son procès. Les différentes statues qui ornaient cette chapelle sont aujourd’hui conservées dans l’église (voir l’article consacré).

Frédéric Damien

 

BOUSIES

La ruelle « Perds-tes-peines »

Le circuit n°23 de « grande randonnée » emprunte cette ruelle. Curieusement, nous avons deux explications sur le nom insolite de ce sentier. Cette « peine perdue » serait le fruit des contrebandiers (le tabac transporté de Belgique) surpris par quelques douaniers et abandonné à la hâte dans leur chemin favori. Autre explication, la terre ingrate de ce lieu-dit repris au cadastre, « Perds-tes-peines », terre argileuse au rendement médiocre et qui ne rapporterait que peu au laboureur acharné. Preuve en serait que seul le houblon longtemps se serait satisfait de cette terre.

« Perds-tes-peines » chemine à travers les pâtures de la rue de Poix à celle du Moulin à vent.

Elles sont nombreuses à Bousies à offrir des raccourcis et portent souvent des noms pittoresques. La ruelle du cimetière est surnommée plus gaiement avec l’onomatopée « Cot-codac », héritée de sa proximité avec les fermes où les poules devaient chanter sans retenue pendant que le curé enterrait pieusement ses ouailles. La ruelle du train menait vers la gare de Bousies. C’est un souvenir des années 1900 alors que le petit train à voie métrique de Landrecies desservait la commune.

Bousies bénéficie de quantité de ruelles qui forment un réseau dense qu’il vous faut absolument découvrir sans plus tarder.

Hervé Gournay

 

FONTAINE-AU-BOIS

Mieux qu’un discours

Ce plan démontre que de 1911 à 2011, c'est-à-dire un siècle, plus de la moitié des ruelles communales de Fontaine-au-Bois ont disparu. 

 

FOREST-EN-CAMBRESIS

Ruelles, sentiers, allées ont disparu au fil des années

Le village s’est implanté au fil des siècles essentiellement en bordure de l’ancienne voie romaine la chaussée Brunehaut, en s’étirant tout au long des 1500 mètres de traversée, et dans une moindre mesure le long de la D 98 reliant le Pommereuil à Neuvilly.

En raison de la faible densité de l’habitat hormis le long de ces grandes voies de communication, il y avait peu de ruelles internes au village. Sur le cadastre Napoléonien datant de 1831, l’on trouve néanmoins les ruelles des « haies et jardins », des « voleurs », du « cimetière » et la ruelle du Bois. Les voies reliant les hameaux et villages voisins prenaient le nom de sentiers, et de chemins, citons : le chemin des vaches, de Landrecies, du Cateau, les sentiers de la Croisette à Croix, de Vendegies au Bois et de Neuvilly. Il s’agissait de raccourcis que les habitants empruntaient pédestrement.

L’on peut encore voir le départ de certains d’entre eux, mais depuis le remembrement opéré en 1982, les cultures ont effacé ces voies du passé. 

Georges Broxer

 

ROBERSART

La ruelle du vivier des malades

 La ruelle "du viviers des malades" amène à une source. Au Moyen-Age, on construisait une hutte  dans un lieu écarté du village où l'on y reléguait les lépreux à cause de leur contagion. C'était la  maladrerie près de la source.

Reynald Gaïda

 

 

PREUX-AU-BOIS

Le chemin sauvé

Nos ruelles sont, sans aucun doute, le patrimoine naturel de la commune le mieux préservé. Elles convergent toutes vers le lieu de prédilection du village : la forêt.

Celle-ci fut source de toute vie à travers toutes les époques. Elle fournit le bois pour la construction et le chauffage des maisons ou encore la nourriture pour les humains et les animaux domestiques. Elle servit aussi de refuge lors des différentes occupations subies par le village.

C'est durant l'invasion des Normands, vers 879, que la population, n'ayant ni forteresse ni armée pour défendre son territoire, emprunta la ruelle dite "chemin sauvé".  

Ce sentier fut également emprunté pendant la guerre de Cent Ans. Durant les affrontements de 1914-1918 et de 1939-1945, il fut utilisé par les Preutains à de multiples reprises.

Ce nom de "chemin sauvé" est donc resté.

Il y a aussi la ruelle d'Avignon, mais son nom, quant à lui, reste une énigme...

Catherine Marsy

 

LOCQUIGNOL

Pas de ruelle mais des laies

Prenez une carte routière de la région. Au milieu d’une vaste étendue verte, la forêt de Mormal, respire le village de Locquignol. Vous n’y trouverez guère de ruelle. Tout juste un récent embryon de chemin, menant vers des jardins et une station Noréade (sur la photo). Trois kilomètres de routes suffisent à la commune. Mais que de distance à parcourir sur ses sentiers forestiers, ses laies ! Le mot Laie vient du francique laida qui désigne un sentier rectiligne qui perce une forêt. Laie du Vert Donjon, laie de la Comtesse Jeanne, laie de la Musique, laie du Curé, noms évocateurs qui racontent Locquignol. La laie du Curé ? Peut-être est-ce le sentier où le curé du village, las de veines prières, tua d’un coup de fusil un des derniers loups de la forêt en mars 1845 ? La bête mesurait 1,54m de long ! A partir de 1850, le loup dévoreur de troupeaux disparaît de la forêt. Pas les légendes qui nous ont fait frissonner de plaisir et de peur quand nous étions enfants. Notre imaginaire a survécu au monde rationnel de l’homme. Il paraît que le plus beau chêne de la forêt a été abattu en 1860 : il s’élevait à plus de 16 m de hauteur. A pas de loup, il est bien agréable de se perdre encore sur les chemins de Locquignol.

Hervé Gournay

 

LANDRECIES

La chasse aux mauviards

Ce chemin se trouve derrière la céramique, coincé entre le canal et la voie de chemin de fer. Il rejoint la rue des Etoquies en passant devant le club équestre «  le trèfle à quatre feuilles ». Il longe des prairies humides, riches en faune et en flore, lieu d’accueil de nombreux oiseaux migrateurs. Le terme « mauviard » désigne le merle.

Mario Papa

 

CROIX-CALUYAU

Il reste quelques souvenirs

Dans chaque village, des endroits où il était très agréable de se promener gardent encore des secrets. Ces lieux ombragés permettaient de gagner du temps et de rejoindre aisément une autre partie du territoire. A Croix-Caluyau, il en existait, mais le remembrement et l’agrandissement des terrains, en supprimant les haies, ont fait disparaître ces petites bandes de terrain appelées ruelles.

Dans la commune, on recensait « la ruelle Wiart » et de nombreux autres sentiers qui avaient la même vocation : « le sentier des voleurs », « le sentier particulier », …

Cette ruelle permettait de rallier le vieux chemin de Forest à Bousies.

Elisabeth Pruvot