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PREUX AU BOIS

La guerre 1914-1918

 

1914

Le 21 novembre, le Conseil Municipal se réunit sous la présidence de M. Marouzé adjoint ; il ne restait que 5 conseillers. Le maire et les autres conseillers étaient mobilisés.

Comme partout, il fut créé un « papier monnaie » que la commune s’engageait à en garantir, par un emprunt régulier, le remboursement en espèces après la signature de la paix.

 

1915

La commune doit payer aux autorités allemandes 23 000 Fr d’impôts et en amendes 2 010 Fr pour soins donnés aux Anglais.

En avril, on commença à recevoir le ravitaillement américain : le centre se trouvait à St Quentin. Il fallait un « laissez-passer » délivré par la « kommandantur » pour se déplacer d’un village à l’autre. Sans ce papier, on risquait une amende de 25 marks ou 5 jours de prison à « Biron » à Landrecies.

La commune doit fournir 840 litres de lait par jour à la laiterie de Landrecies. Elle devait payer une amende de 30 centimes par litre manquant (le lait n’était payé que 8 centimes le litre au fermier).

On essaya d’occuper les « chômeurs » à des travaux communaux à raison de 2 Fr par jour.

Le beurre était distribué à raison d’une demi-livre par personne et par semaine (3 Fr le kg).

 

1916

En août, arrivèrent 121 réfugiés, venant de St Quentin. La commune a pu leur procurer un logement.

 

1917

Il arriva de nouveaux réfugiés. Comme les années précédentes, la commune dut payer un impôt à l’armée allemande 50 940 Fr (il augmentait chaque année) : le dixième en espèces et le reste en bons communaux et régionaux.

C’est le 2 août 1917 que les allemands enlevèrent les deux petites cloches (780 kg pour les 2). L’une s’appelait « Marie » et datait de 1719 et l’autre « Rose ». Elles vinrent s’abattre sur le côté gauche de l’église. La 3e, la plus lourde, « Augustine », pesant 640 kg et datant de 1856 fut enlevée plus tard, ainsi que les tuyaux d’orgues (30 kg d’étain).

 

1918

Il y avait 3 boulangers : Fallez, Corduant, Demade. La distribution se faisait tous les 4 jours, de 14 à 16 heures. La ration de viande n’était plus que de 100 gr par personne et par jour.

Ce fut la libération et le retour des soldats. Le conseil municipal qui dirigea la commune pendant la durée de la guerre était composé de Marouzé, faisant fonction de Maire, Bantignies, Barquet, Bléhaut C, Bléhaut Ch et Henry.

Leur tâche ne dut pas être facile vis-à-vis des administrés et surtout vis-à-vis de l’autorité allemande.

L’inauguration du monument aux morts a eu lieu le 15 octobre 1922 en présence de Daniel Vincent, Député, ancien ministre, ainsi que Dehove Sénateur, Pascal Député, Leroy Sous Préfet, Bourdon et Cantineau Conseillers Généraux, Gillet et Willot Conseillers d’Arrondissement, Leblond Président de la Fédération des Anciens Combattants, des Maires du Canton et des environs.

(D’après le livre Preux au Bois de Gilbert Vanderpotte).

 

Quelques détails sur le monument aux morts :

Sur une base carrée, s’élève un pyramidion en pierre bleue devant lequel l’artiste a sculpté la statue d’un soldat posant une main sur la tête d’un jeune garçon. Celui-ci tourne la tête vers son aîné et, en signe de solidarité patriotique entre les générations, touche le fusil dont il n’hésitera pas à se servir plus tard. Les sculptures sont en pierre blanche de Chauvigny.

 

La Croix de Guerre

Au cours de l’inauguration du monument aux morts de Landrecies, le 15 août 1921, M. Daniel Vincent, alors ministre du travail, remit la Croix de Guerre avec palme à la commune de Preux-au-Bois. D’autres communes, qui avaient subi les mêmes bombardements, reçurent la même décoration : Landrecies, Bousies, Croix, Fontaine et Forest.

« Le Ministre de la guerre certifie que la commune de Preux au Bois a obtenu la Croix de Guerre pour citation à l’Ordre de l’armée au cours de la campagne 1914-1918 contre l’Allemagne et ses alliés ». (Journal Officiel du 21 novembre 1920)

 

Le cimetière des Anglais

Le cimetière communal regroupe les tombes de 65 soldats britanniques et du Commonwealth, qui délivrèrent le village le 4 novembre 1918 avec des tanks.

 

Mémorial Louise Thuliez

Héroïne de la Résistance durant les deux guerres, Louise Thuliez, compagne d’Edith Cavell et de Marie de Croÿ, naît à Preux au Bois en 1881.

La municipalité élève une stèle de granit au milieu d’un jardin à sa mémoire.

Jacques Ruffin