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L’invasion des 25 et 26 août 1914

Du sang anglais pour défendre notre territoire : The Great Retrait !

 

Au lendemain de la mobilisation générale le 2 août 1914, l’Allemagne envahit la Belgique. Devant Charleroi et Mons, les troupes de la 5e armée française du général Lanrezac et anglaises de la BEF (British Expeditionary Force) du Field-Marshal French subissent deux défaites le 23 août. Elles vont provoquer une longue et sanglante retraite des alliés, « The Great Retrait », jusqu’à la victoire de la Marne début septembre. Durant cette retraite, de violents combats vont se dérouler sur le pont d’Hachette enjambant la Sambre entre Locquignol et Maroilles. Cet épisode en marquera un moment critique après qu’« en quatre jours de combat, du 20 au 23 août, le sort de la bataille des Frontières s’était décidé. Elle aboutissait pour nos armes à un échec complet, qui ouvrait la porte à l’invasion du territoire », selon un jugement du Ministère de la Guerre en 1925. Des communes de la 2C2M, Locquignol et Maroilles vont subir les premières le choc de l’invasion allemande, précédant Landrecies et le reste du territoire de quelques heures.

 

La défaite de Mons le 23 août et la retraite jusqu’à la Marne

Après l’échec des Tommies devant Mons, les six divisions britanniques engagées retraitent en deux ailes qui passeront respectivement à l’ouest et à l’est de la forêt de Mormal, évitant le cœur du massif. Les Anglais n’en possèdent que des cartes erronées, et se méfient de ses mauvais chemins de terre. La 2e division d’infanterie du 1er corps a pour itinéraire l’axe Mons/Bavay/Leval/Maroilles/Landrecies. La 5e armée française du général Lanrezac retraite également depuis Charleroi sur un axe la faisant passer en partie à l’ouest d’Avesnes. Le 24 au soir, le corps de cavalerie du général Sordet dépasse Maroilles en direction de Le Cateau. Le 25, c’est au tour de la 53e division de réserve française de cantonner dans le secteur de Marbaix. Maroilles doit servir de point de ravitaillement aux 53e et 69e divisions de la 5e armée. Pour le généralissime Joffre, « notre but doit être de durer le plus longtemps possible… ». Von Kluck, chef de la 1ère armée allemande, vainqueur des Anglais à Mons, lancé à leur poursuite, veut lui « rejeter les Anglais sur Maubeuge et que leur retraite vers l’ouest soit coupée ». En camion, son 3e corps d’armée fonce à l’est du Quesnoy puis bifurque à travers la forêt par le carrefour de l’Opéra et Locquignol jusque Hachette, afin de protéger le flanc Est du gros des troupes allemandes. Le plan de Von Kluck sera un échec, les alliés filant droit sur Landrecies pour atteindre Guise et bientôt la Marne. Maubeuge, vieille forteresse déclassée tiendra face à l’ennemi.

 

Les combats meurtriers du pont d’Hachette dans la nuit du 25 au 26 août

 

Le 25, le Royal Berkshire Regiment « Princess Charlotte of Gales » du 1er corps britannique se lève à 3 heures du matin à Bavay et se place à l’arrière-garde des troupes en retraite. Ils parcourent à pied, sans repos ni nourriture, les 23 km qui les sépare de Maroilles. Il fait une chaleur insupportable, plusieurs soldats seront frappés d’insolation sur la route.

Ils atteignent Maroilles à 18 heures alors que le Worcestershire Regiment qui les précède se dirige sur Landrecies. Sous la tourmente orageuse déversant des trombes d’eau et sous des vents violents, la route draine son lot de réfugiés accablés de chaleur : « Bientôt deux flots vont s’écouler vers le sud le long de la route… Sur la droite, une colonne de chariots militaires sur vingt miles, bien attelés et rangés. Sur la gauche un flot épars de chariots tirés par d’immenses percherons, des carrioles avec des ânes, des voitures à bras, des voitures d’enfant et des vélos agglutinés et se bousculant le long de cette via Dolorosa ». (Lieutenant Hanbury-Sparrow du 1er Royal Berkshire Regiment). L’encombrement est catastrophique dans le village, aggravé par une fausse rumeur affirmant la présence allemande à la Basse-Maroilles. Il n’en est rien mais la panique est générale : « Je n’avais jamais vu in tel tohu-bohu. Maxwell Scott, notre Major de brigade arriva et demanda comment on pouvait arrêter cela. Je lui suggérais une sonnerie de clairon ˝ No parade˝ qui eut un effet merveilleusement apaisant et l’ordre revint aussitôt. (Capitaine Hudson du King’s Liverpool Regiment).

Les Anglais installent leur cantonnement dans Maroilles. A 20 heures, la compagnie « B » du Royal Berkshire Regiment, sous les ordres du Major Turner, part relever les cavaliers de l’escadron du capitaine W.A. Nugent (15e Hussard), qui fait face aux unités allemandes du 3e corps qui occupent Locquignol et tiennent le pont d’Hachette. En fer, étroit, ne laissant passer qu’un chariot à la fois, le pont est situé 100m avant l’actuel, enjambant encore le cours ancien de la Sambre. Les Anglais le nommeront « Maroilles Bridge » dans leurs rapports des combats. De Maroilles, la route qui y mène n’est qu’un mauvais chemin bordé de fossés de drainage, en surplomb de prairies marécageuses détrempées par l’orage.

 

La compagnie « B » se déploie sur la rive droite de la Sambre. Le soldat Harry Wright est à la tête d’une section d’éclaireurs de 12 hommes. Le bruit des roues d’un chariot dans la nuit tombante alerte les Anglais. Wright est envoyé à l’arrière demander des ordres, mais il tombe dans un des fossés et s’enfonce dans 1,30m (4 pieds) d’eau : « J’avais à peine fait demi-tour que les hommes que j’avais laissés attaquèrent l’ennemi » racontera-t-il plus tard. « Et le ciel rougit vers la lisière de la forêt de Mormal… » témoignera Béatrice Mailliard dans son livre « Une famille en pays envahi ».

 

Le combat s’engage sur une ruse des Allemands que tous les témoins anglais raconteront plus tard, choqués par la traitrise de l’ennemi. Le Major Scott-Turner est approché par un soldat en uniforme français qui lui demande en anglais une carte. Le Français, en réalité un soldat allemand, tire son revolver, blesse et fait prisonnier l’officier anglais. L’Allemand est abattu à coups de baïonnette. Le reste de la compagnie anglaise vient à la rescousse, en une seule file sur la route trop étroite. Elle est aussitôt prise sous le feu de l’ennemi. Le Major Finch et le lieutenant Fullbrook-Leggatt, sabre au clair, s’élancent alors au cri de : « En avant les gars, souvenez-vous de Tofrek » (Caporal Tiesteel), en référence à un épisode de la campagne du Soudan de 1885 où le régiment s’y distingua. Harry Wright, qui s’était maintenant sorti par ses propres moyens du fossé, entra dans la bataille : « Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous ayant vécu cela puisse à jamais l’oublier. Il me sembla devenir fou. Mes oreilles résonnaient au bruit des tirs et des cris. Je me retrouvais sur le pont lors de la deuxième attaque ». Les Allemands déjà engagés sur la route de Maroilles reculent vers le pont. Il faudra deux charges furieuses au corps à corps par les compagnies « B, C, D » du 1er Royal Berkshire pour reprendre le pont d’Hachette le 26 à1h30 du matin, sans parvenir à le franchir ni s’y maintenir durablement. L’aviateur anglais J.A. Strange observe du ciel ces violents combats sur la ligne de front.

 

 

 

 
 
 

Sur les berges de la rivière, balayées par le feu intense allemand, on se tue à coups de crosse et de poings dans l’obscurité totale qui a succédé à l’orage. Ni Anglais, ni Allemands n’ont eu le temps de mettre la baïonnette au canon de leur fusil. Les hommes tombent dans la Sambre et s’y noient. Parmi eux, Drummer Savage, dont le courage sera relaté dans un article du journal du régiment. Le caporal Walter Brindle y mourra en héros : « Dans l’obscurité les Allemands tenaient le canal et en les chargeant beaucoup d’entre nous tombèrent de la berge dans l’eau, qui était très profonde. Plusieurs hommes ne savaient pas nager et se noyaient lorsque le caporal Brindle, sous un feu intense, plongea et en sauva plusieurs. Il venait d’achever sa tâche et sortait de l’eau quand une balle le frappa, le tuant sur le coup ».

Le capitaine Henry Shott est porté disparu. Avec le Major Turner, 61 autres hommes du rang sont tués, blessés ou portés disparus. 18 d’entre eux seront enterrés dans le cimetière communal de Maroilles : les soldats George Henry Allin, James Edward Beaver, le caporal Walter Brindle, les soldats George Clarke, John Charles Gatfield, 27 ans, Wilfred Gleed, Francis Henry Glough, 32 ans, Ernest Victor Harper, Thomas Alfred Hatton, 28 ans, le caporal George William Hazard, le soldat William Hoare, le sergent Frank Lovell, 24 ans, le caporal James Richard Lovelock, les soldats William Henry Matthews, 24 ans, le capitaine Henry Hammond Shott, 38 ans, 1er officier du régiment tué durant cette guerre, les soldats Charles Streamer, Arthur Turner, 32 ans, et William Whiting.

 

 

Le caporal Bignell, blessé lors du combat, raconte : « Je fus emmené dans un hôpital, que je dû quitter précipitamment quand le bâtiment fut bombardé par les Allemands. Je me retrouvai à une extrémité de l’hôpital qui était dans une église. Les obus traversèrent le toit à l’autre extrémité et plusieurs des blessés furent tués. Je fus séparé du reste du corps, mais j’eus la chance d’être ramassé par un convoi français qui par la suite me ramena à mon point de départ ». Ce témoignage est corroboré par Béatrice Mailliard, résidant au Quartier des hôtes cour de l’abbaye. Née Béatrice Tootie à Manchester, compatriote de ces Tommies, elle était l’épouse du directeur de la tannerie qui deviendra la Manufacture de Maroilles. Aidée de sa fille, Béatrice a en effet improvisé un hôpital de la Croix-Rouge dans la salle du patronage derrière l’église. Elle raconte aussi le bombardement de Maroilles par les Allemands, les bombes tombant sur la place de l’église jusque 4 heures ce 26 août, au milieu des réfugiés belges et des soldats anglais déployés en tirailleur. Elle y soignera une cinquantaine de blessés, dont l’un touché de 7 balles. Le capitaine W. W. Roche et les lieutenants Jocelyn Lee Hardy et VS Hopkins y ont reçu des soins. Au petit matin, le médecin major anglais entreprendra l’évacuation de l’hôpital après avoir remercié Béatrice. La plupart seront ensuite capturés par l’ennemi, l’ambulance s’étant trompée de route. Parmi les disparus qui se sont noyés dans la Sambre, on compte le soldat John Garlick, dont la famille sera informée des circonstances de sa mort après la guerre par un de ses camarades de combat.

 

Un incident qui aurait pu faire basculer le cours de la guerre !

L’accrochage du pont d’Hachette, qualifié de « a serious incident » par les Britanniques, fut le premier contact direct du bataillon avec l’ennemi. Le Lieutenant Fullbrook-Leggatt sera décoré de la DSO (haute distinction de l’armée anglaise) pour avoir conduit la charge sur le pont. Le soldat Barlow se souvient avoir tenu le pont toute la nuit jusqu’à ce qu’ils soient relevés par un détachement du King Royal Rifles (fusiliers) : «  Nous pûmes voir, quand nous nous retirèrent, que les berges étaient couvertes de morts et de blessés, là où les hommes s’étaient rués pour s’abriter, mais y avaient été pris au piège. Nous perdîmes de nombreux hommes dans cet engagement, mais nous sûmes plus tard que la reprise du pont avait sauvé de nombreuses vies. Je n’oublierai jamais le sang-froid du Major Finch lors de cette attaque : il se baladait sous une véritable pluie de balles donnant confiance à ses hommes, et je peux dire avec certitude que c’est lui qui sauva la situation cette nuit là ». On ne connait pas l’état des pertes côté allemand. Très adroit avec le légendaire fusil Lee Enfield, les Tommies ont du causer suffisamment de tués et blessés dans les rangs ennemis pour qu’ils soient contraints à l’abandon du pont dans la nuit. Le bataillon anglais empêcha donc l’ennemi d’avancer en traversant le pont et d’entrer dans Maroilles, dont les rues avaient été hérissées de barricades défensives. Cette action sur le pont d’Hachette eut des conséquences stratégiques sur la retraite des alliés. Elle permit la fuite des troupes françaises de la 5e armée en retraite qui bientôt défieront l’ennemi à Guise. Le 26 dans la matinée, une brigade de la 53e division de réserve du général Valabrègue pousse jusque Maroilles pour y relever les unités anglaises, permettant au 1er corps britannique de se reformer sur Le Favril/Grand-Fayt. Le lendemain, les Allemands du 9e corps entreront définitivement dans Maroilles.

 

Au cours de l’occupation, jusque 1915, la forêt de Mormal sera la plaque tournante de l’action de résistance du réseau Edith Cavell, du nom d’une infirmière britannique installée à Bruxelles. Les Maroillais résistants du réseau, dont faisaient partie Béatrice Mailliard et son mari Evence, conduisaient au-devant de Louise Thuliez et Henriette Moriamé les soldats français et anglais cachés dans les villages environnants et dans la forêt de Mormal. Ces deux demoiselles étaient chargées de les faire évader en Hollande via le château de Marie de Croÿ à Bellignies et la Belgique occupée. Ces soldats ont pu ensuite de nouveau combattre en France.

En novembre 1918, le 1er Royal Berkshire bivouaquera à quelques kilomètres de Maroilles, à Escarmain : il ne restait alors que six hommes du régiment qui avaient connu les combats d’Hachette de 1914 ! En 1919, le Field-Marshall Sir Douglas Haig, commandant le 1er corps britannique, rappela l’événement : « Une autre partie de l’ennemi venait de la forêt de Mormal vers Maroilles, à 18h45. Un escadron du 15e Hussard, qui avait tenu le pont sur la Sambre jusqu’à ce qu’il puisse être relevé par l’infanterie fut repoussé par une force considérable de l’ennemi venant de tout côté. Une compagnie du régiment de Berkshire, suivi plus tard par le reste du bataillon, fut tout de suite dépêchée pour reprendre le pont à tout prix. L’approche par le côté sud passait par un étroit chemin. Il se trouvait sous le contrôle d’un canon, et était bordé de mauvais fossés et terrains marécageux rendant le déploiement impossible…». Il faut se souvenir en ces temps de commémoration du centenaire de la 1ère guerre du Royal Berkshire qui se conduisit héroïquement au pont d’Hachette les 25 et 26 août 1914.

 

Portraits

Shott, Capitaine Henry Hammond, DSO

Il est né à Douvres le 13 octobre 1877. Après des études à Dulwich, il rejoignit les forces de libération de Matabeleland en 1896. En 1897 et 1898, il est en Rhodésie puis part en Afrique du Sud en 1899. Il s’enrôla au sein de l’infanterie à cheval comme simple soldat. Pendant cette période, il prit part aux opérations du Natal et du Transvaal. Il est transféré dans le régiment des Royal Berkshire en 1902. Il reçut la Queen’s Médal, la King’s Médal, nommé compagnon de la DSO, il fut promu capitaine en 1911. Le 30 juin 1913, il obtint son brevet de pilote, N° 530, volant sur un biplan Bristol. Le 16 juin 1914, il se maria à Kensington avec Hazel Morris Brown (elle résidait au 245 North Broadway, Yonkers, New York). Après sa mort à Hachette, il fut enterré par des civils français dans le cimetière de Maroilles, avec 17 autres soldats du Royal Berkshire. Sa veuve a érigé un monument privé au dessus de sa tombe.

Fullbrok-Leggatt, Lieutenant Charles St Quentin, DSO.

Charles Fullbrook-Leggatt est né en1889 et a fait ses études à l’université de Bath, à Reading et Sandhurst. Il était jeune officier au Régiment Royal du Berkshire en 1909 .Il resta avec le bataillon jusqu’en septembre 1915, date à laquelle il fut blessé lors des combats de la Fosse 8 à la bataille de Loos.

Graves, Sergent Charles, DCM.

Le sergent Graves eut la malchance d’être soigné dans l’unité d’Ambulance de Campagne n° 4. Il avait été blessé par balle à l’épaule dans les combats du pont, et voyageait dans un des fourgons ambulance quand ils reçurent l’ordre de retourner à Landrecies pour ramasser des hommes blessés. Comme ils atteignaient Landrecies, des Français les prévinrent de la présence des Allemands. Le Major Collingwood, commandant l’unité, ordonna à tous les blessés pouvant marcher et qui savaient encore tenir leur fusil de sortir pour constituer une ligne de défense, mais il était trop tard, et les sections B et C tombèrent aux mains de l’ennemi. Dix médecins militaires, en même temps que leurs infirmiers et conducteurs, furent capturés avec les hommes blessés. Graves passa quatre ans dans des camps de prisonniers allemands avant d’être rapatrié.

 

Walter Brindle

Ce caporal mort en héros sur les rives de la Sambre était du 1er bataillon du Berkshire Regiment. Il était né à Eaton et résidait à Marlborough.

John Garlick

Il fait partie des disparus, dont on ne connait pas le nombre exact, la plupart noyés dans la Sambre. Il avait 29 ans en 1914. Il était né à Sotwell, marié, père de deux jeunes enfants. Il faisait partie de la compagnie C du 1er Royal Berkshire Regiment.

 

Note

Le 1er bataillon du Royal Berkshire Regiment faisait partie de la 2e division, 6e brigade de la BEF. Il avait débarqué à Rouen en août 1914. Il aura 225 tués entre les batailles de Mons et de la Marne. A la fin de la guerre, le major General Horne s’adressera au régiment en ces termes : « Le régiment du Royal Berkshire a été réputé pour sa ténacité et son courage tout au long de la guerre, et je puis vous assurer que dans nul autre régiment je ne place plus de confiance que dans le vôtre, qui agit avec tant de minutie et de courage en toute circonstance ». L’affaire du pont d’Hachette, Maroilles Bridge, est toujours associée à un haut fait militaire du prestigieux 1er Royal Berkshire Regiment.

Sources :

Les armées françaises dans la Grande Guerre, Ministère de la guerre

40 jours en 1914 du général Maurier

Une famille en pays envahi de Béatrice Mailliard

 
 

Carte du Front - le 25 août 1914

War Diary of the 1st battalion Royal Berkshire Regiment

La BEF de Mark Purchase

Recollections of an Airman de J.A. Strange                              

 

Traduction des documents anglais :

Hélène Marouzé et Christian Sarcy

Hervé Gournay, Société Historique de Maroilles