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UNE LIGNE DE CHEMIN DE FER EN PROJET EN 1901

 

Il y a un peu plus d'un siècle, les communications entre les différentes communes du département du Nord n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, et leur développement était en plein expansion.

C'est pourquoi lors d'une dépêche du 22 février 1901, M. Pierre Baudin, ministre des Travaux Publics dans le gouvernement Waldeck-Rousseau, sous la présidence d'Emile Loubet, décida d'élargir le réseau ferroviaire dans notre région et particulièrement entre Le Quesnoy et Landrecies.

Il demanda une étude aux "Ponts et Chaussées" du département du Nord qui fut livrée le 21 février 1903 par l'Ingénieur Ordinaire sous ces termes : "dans sa séance du 21 août 1902, le Conseil Général du Nord a adopté favorablement un vœu tendant à la création d'un chemin de fer à voie étroite entre Landrecies et Le Quesnoy par Preux-au-Bois, Englefontaine, Poix-du-Nord et Louvignies-Quesnoy avec prolongement éventuel par Préseau et la vallée de la Rhônelle.

Cette ligne ferrée est à considérer comme devant former le prolongement jusqu'à Landrecies du tramway projeté depuis longtemps entre Valenciennes et Le Quesnoy par Préseau et la vallée de la Rhônelle. Il n'est donc pas sans intérêt de faire connaître tout d'abord que M. le Ministre des Travaux Publics, par une dépêche en date du 22 février 1901, a informé M. le Préfet qu'il était disposé à examiner le projet en vue de déclaration d'utilité publique, sous la condition que le département, avec ou sans le concours des communes intéressées, consente le cas échéant, à assumer toute la charge de l'entreprise.

Le chemin de fer d'intérêt local dont il s'agit, considéré comme prolongement du tramway de Valenciennes au Quesnoy, partirait de la gare du Quesnoy, traverserait le centre des communes de Louvignies-Quesnoy et d'Englefontaine, passerait à proximité des communes de Poix-du-Nord, Preux-au-Bois et Robersart pour se terminer d'une part au service de voyageurs à la gare de Landrecies, d'autre part au service de marchandises seulement à la ligne de Solesmes à Landrecies dont la construction sera commencée prochainement.

La longueur entre les extrémités qui viennent d'être indiquées serait d'environ 17 kilomètres presqu'entièrement sur des voies de communication existantes.

 

Les communes desservies directement seraient :

- Le Quesnoy.................3872 h

- Louvignies-Quesnoy...1089 h

- Englefontaine..............1823 h

- Landrecies...................3866 h

Les communes desservies indirectement seraient :

- Poix-du-Nord..............2426 h

- Hecq.............................467 h

- Robersart......................240 h

- Preux-au-Bois.............1515 h

Soit une population totale de 15 298 habitants.

Le Quesnoy possède une sucrerie importante qu'approvisionnent les producteurs de betteraves des localités environnantes.

A Louvignies-Quesnoy se trouve un tissage. A Englefontaine, sont installées de nombreuses fabriques de tuiles et carreaux employant de grandes quantités de charbon et donnant lieu à d'importantes expéditions de produits fabriqués.

A Landrecies, il existe une meunerie et une verrerie. On peut affirmer, d'autre part, que la nouvelle ligne produirait un grand mouvement de voyageurs à la gare de cette ville.

Parmi les quatre communes indirectement desservies, deux, Poix-du-Nord qui possède une filature et trois tissages, et Preux au Bois avec une galocherie et plusieurs fabriques de sabots donneraient lieu à d'importants transports de matières brutes et fabriquées. Cette ligne rendrait donc de réels services.

La dépense totale par kilomètre de ligne serait de 53500 Francs. L'utilité de cette création est incontestable. Elle serait plus grande encore si la ligne était continuée jusque Valenciennes.

Comme il est à présumer que M. le Ministre des Travaux Publics maintiendra, à l'égard du chemin de fer du Quesnoy à Landrecies, la résolution contenue dans sa dépêche du 22 février 1901 à savoir que: "le département devra, avec ou sans le concours des communes intéressées, prendre toutes les dépenses à sa charge, nous estimons qu'il conviendrait de donner connaissance de ce qui précède à ces communes en leur demandant d'indiquer les sacrifices qu'elles sont disposées à s'imposer".

La demande fut faite le 13 février 1903 par le Conseiller Général du Canton de Landrecies par une lettre de plus de quatre pages. Dans cette dernière, il souhaitait que les conseillers municipaux des communes concernées votent "une large subvention, parce que ce n'est qu'armé de ces subventions communales que je (le conseiller général)  pourrai défendre ce chemin de fer que je considère comme d'une importance capitale pour la commune de Preux-au-Bois."

Lecture fut donc faite de cette missive aux conseillers municipaux qui, hélas, ne votèrent pas de subventions pour la réalisation de ce chemin de fer .

Mais la lecture de certains documents laisse à penser  que tous les acteurs de cette entreprise n'avaient pas les mêmes intérêts...

 

Catherine Marsy