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L’AGRICULTURE A FOREST, UNE TRADITION

 

La fondation du village de FOREST remonte à l’an 1180, consécutivement à la signature d’une charte entre BAUDOUIN V et l’Abbaye de ST DENIS.

Le territoire concédé embrassait les plaines aujourd’hui cultivées, mais alors couvertes de bois, qui s’étendaient entre FOREST, BEAURAIN et SOLESMES.

L’activité agricole est apparue plusieurs centaines d’années plus tard, le défrichement de son territoire (887 ha) n’a réellement débuté que dans le courant du 16ème siècle.

Dès lors, parmi les activités des habitants de FOREST, l’agriculture est devenue la première, la plus noble sans contredit « celle qui séduit les âmes viriles et fait les corps vigoureux ».

La richesse de son sol et l’activité naturelle de ses habitants expliquent sans peine cette prédominance pour les travaux des champs.

Cependant, le voisinage des bois offrait à la population du village un autre genre de travail, surtout pendant la saison d’hiver.

Il occupait des ouvriers en nombre assez considérable, puisqu’on pouvait lire dans le  « Dictionnaire universel de la France » édité en 1726, que « les habitants de FOREST étaient les uns laboureurs et les autres bûcherons, mais que depuis que les bois ont été défrichés, c’est l’agriculture qui utilise à peu près tous les bras ».

 

 

Le houblon a été à l’origine la production essentielle. Il offrait une rentabilité non négligeable en regard de charges faibles. L’œillette et le colza également cultivés, ont été progressivement abandonnés dans le courant du 19ème siècle, au profit de la betterave à sucre en raison de la présence dans les environs immédiats de sucreries aujourd’hui disparues. Cette production plus rémunératrice induisait cependant des charges plus lourdes en prolongeant les travaux des champs jusqu’au cœur de l’hiver.  

Au début du 20ème siècle, les trois quarts du territoire étaient livrés à la culture, le reste était occupé par des pâtures et prairies.   

Aujourd’hui, même si la nature des cultures a changé, FOREST se caractérise toujours par une vocation agricole affirmée. Cependant sur notre territoire, le paysage a changé et les pâtures et les haies diminuent progressivement laissant la place à la culture.

Le mouvement de concentration des exploitations enregistré depuis une vingtaine d’années dans le monde agricole (moins 42 % dans le Nord depuis 1988), a débuté plus tôt à FOREST, au cours de la décade 1970/1980, s’accompagnant d’une évolution des structures vers des GAEC et EARL.Par voie de conséquence, la taille moyenne des exploitations a mathématiquement augmenté, alimentée de surcroît par une nette extension sur les territoires extérieurs au village.

Elle est ainsi passée de 42 ha en 1978 à environ 130 ha aujourd’hui, ainsi la surface totale exploitée
avoisine à présent les 1 500 ha dont à peine 60 % sur le territoire de FOREST.

Cette situation, sans doute favorisée par l’aménagement foncier résultant du remembrement opéré au début des années 1980, se compare fort avantageusement à celle du département qui extériorisait en 2000 une exploitation moyenne de 46 ha. 

 

 

La permanence d’une activité agricole soutenue a permis un maintien relatif de la main d’œuvre extérieure au milieu familial, cependant cette dernière largement prédominante voici plusieurs décennies, s’est sensiblement réduite au fil du temps avec la disparition des générations les plus anciennes.
Sous l’influence des progrès appliqués à l’agriculture, l’activité a nettement évolué.

C’est ainsi que les rendements ont fortement progressé, ils ont été multipliés par deux pour certaines productions, notamment les céréales et la betterave sucrière entraînant pour cette dernière une réduction des surfaces en raison du quota imposé à chaque exploitation.

De plus, différentes cultures ont fortement régressé, telle la luzerne, ou complètement disparu comme la betterave et le chou fourragers. Cette évolution a entraîné une redistribution des emblavements, au profit de la culture du maïs ; aujourd’hui chaque exploitation en cultive en moyenne une vingtaine d’hectares destinés à l’alimentation du bétail.

Si l’élevage porcin a complètement disparu, par contre, grâce à l’évolution de la génétique animale, le cheptel bovin a nettement augmenté, il s’évalue aujourd’hui autour de 2 100 têtes, réparties dans des exploitations qui sont pratiquement toutes aux normes.

L’activité laitière, influencée par une sélection plus rigoureuse des troupeaux, facilitée par l’insémination artificielle et le renforcement des contrôles laitiers, a enregistré une nette augmentation de la « lactation ».

Mais la nécessité pour chaque exploitation de respecter dans ce domaine aussi un quota s’est traduite par une diminution du nombre de laitières, et c’est dans l’élevage destiné à la production de viande que le troupeau a progressé.

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L’AGRICULTURE A FOREST

 

Recensement
Année 2 000

Evaluation
Actuelle

Nombre d’exploitations

14

11

Population active sur exploitations

40

20

dont famille

36

16

dont salariés extérieurs

4

4

 Superficie totale exploitée

1 397 ha

Environ 1 500 ha

dont terres labourables

923 ha

810 ha

Céréales

462 ha

600 ha

Betteraves à sucre

50 ha

50 ha

Maïs fourrager

181 ha

160 ha

Cheptel bovin total

2 014 têtes

2 100 têtes

dont vaches laitières

593 têtes

500 têtes

CONCLUSION

Les agriculteurs du village ont su tirer parti des progrès appliqués à leur activité et des possibilités offertes par l’adoption de structures telles que les GAEC et les EARL pour pratiquer une agriculture performante et s’étendre.
Les jeunes générations qui sont aujourd’hui à la tête des exploitations constituent le gage de la pérennité de l’activité agricole à FOREST en CAMBRESIS. 

Georges Broxer