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L’histoire du rail à Bousies
L’histoire du rail à Bousies commence le 12 Août 1893 par la promulgation d’une loi qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans le département du Nord, d'un réseau de Chemins de fer d'intérêt local, à voie d'un mètre de largeur entre les bords intérieurs des rails, comprenant les lignes :
. Haspres à Solesmes, par Escarmain,
. Solesmes à Quiévy, par Briastre et Viesly,
. Solesmes à Landrecies, par Bousies,
. Et Landrecies à Avesnes sur Helpe, par Maroilles, Cartigny et Etroeungt.
En 1904, le département du Nord met les terrassements et ouvrages d’art en adjudication, mais les travaux sont ralentis par les expropriations parfois difficiles, provoquées par les « prétentions excessives » des propriétaires.
Le 28 octobre 1907 est mise en service la ligne de chemin de fer Avesnes-sur-Helpe - Solesmes (47 km) via Landrecies.
La ligne est à voie unique et métrique. Les stations desservies sont : Avesnes-sur-helpe, Avesnelles, Haut-Lieu, Warpont, Etroeungt, Boulogne-sur-Helpe, Cartignies, Petit-Fayt, Grand-Fayt,Maroilles, Landrecies, Fontaine-au-Bois, Bousies, Croix-Caluyau, Forest-en-Cambrésis, Amerval, Neuvilly, Briastre et Solesmes.
Un service régulier des voyageurs est assuré par la Société générale des chemins de fer économiques (SE), chargée de l’exploitation de la ligne Solesmes-Avesnes.
Dès sa mise en service, le fonctionnement du train appelé aussi « tramway » est critiqué par une partie de la classe politique.
Sa vitesse moyenne est faible en raison des côtes qu’il gravit avec peine. Il manque incontestablement de puissance. La traction est assurée par 12 locomotives à vapeur Corpet-Louvet - type 0,31 T de 20,8 tonnes à vide, conçues pour circuler avec la cabine à l’avant en raison de la traversée de nombreuses localités. C'est pourquoi les gares d'Avesnes, Etroeungt et Solesmes étaient équipées de plaques tournantes.

Le transport des voyageurs est assuré par 25 voitures à bogies, à couloir et plateformes ouvertes jugées confortables pour l’époque. Cette ligne revêt un intérêt économique significatif, puisqu’en effet son parc de matériel comprend également 50 wagons couverts ou plats, 98 wagons tombereaux et une grue roulante. Elle assure ainsi le transport de betteraves pour l’essentiel du trafic, mais aussi des produits laitiers, blé, bière, paille, charbon et bois.

Le 12 janvier 1909, à Grand-Fayt, a lieu le 1er accident mortel. Une personne âgée, sourde, n'entend pas le train arriver et passe sous ses roues. Un accident similaire arrive à Bousies en 1910.

Le 2 août 1914, le trafic voyageur est interrompu sur la ligne. En 1916, pendant l'occupation allemande, les rails sont démontés et le réseau est dans l'impossibilité de fonctionner. Le peu de rails non déposés pendant la guerre par les allemands est enlevé le 15 avril 1920.
Une loi du 13 janvier 1925 approuve la décision du département de reconstruire la ligne à voie normale. En 1926, alors qu’un nouveau tracé pour l’ensemble de la ligne Solesmes - Avesnes est à l’étude et pratiquement entrepris, le Conseil Général, peu convaincu de la rentabilité de la ligne en raison du développement de l’automobile et du service rendu par les autobus, décide d’arrêter les travaux. C’en est fini de cette ligne qui a été en service 9 ans, un peu moins d’une décennie.

Le conseil municipal et les Bodiciens ont souhaité, en 2008, rappeler l’histoire de la gare de Bousies en baptisant un lot de 6 nouvelles maisons «La résidence de la gare» face à cet édifice aujourd’hui détruit.
Thierry JACQUINET