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Preux au Bois
Résumé de l’histoire du village

Il y a plus de 2000 ans, notre région était occupée par des peuplades celtes dépendants des belges. On les appelait les « Nerviens ». La forêt couvrait la région et s’étendait jusqu’à la Somme. Les familles se groupaient et s’abritaient dans des huttes de branchages ou de terre et des peaux ou litières de feuillage leur servaient de lit.
Quand Jules César entreprit la conquête de la Gaule, les Nerviens résistèrent courageusement et se firent tuer sur place. Selon certains historiens cette bataille se serait déroulée entre les Etoquies et Hachette. Le nom de « Mer rouge » viendrait du sang répandu à cet endroit durant ces combats.
Vers 406, ce furent les invasions des Vandales d’abord, des Sueves ensuite, des Alains enfin. Les Francs Saliens arrivèrent en 440, conduits par Clodion et s’emparèrent de la forêt de Mormal jusqu’à la Somme. Puis survinrent les Huns qui dévastèrent le pays.
A la fin du VIème siècle, vers 580, Brunehaut, Reine de l’Austrasie, notre région fit réparer les grandes voies établies par les Romains. Elles sont encore appelées de nos jours « Chaussée Brunehaut ».
Vers 870 apparurent les Normands ou hommes du Nord. Ils remontèrent les fleuves et pillèrent tous  les villages qu’ils rencontrèrent. Cette invasion fut pour notre région la pire des calamités.
Notre pays fut de nouveau ruiné en 953 par les Hongrois appelés par Gonrad, Duc de Lorraine. Ces barbares jetèrent la consternation et le deuil dans toute la région.
Les rois n’ayant ni armée ni forteresse pour défendre le territoire, les Comtes avec l’aide des paysans, bâtirent des châteaux entourés de fossés et de murailles où les habitants pouvaient se réfugier. Certains se sauvaient même dans les bois, vraisemblablement vers le Petit Preux actuel, puisque le chemin de ce hameau porte le nom de « Chemin sauvé ». Si le Roi avait des Comtes pour diriger certaines régions du Royaume, les Comtes avaient eux aussi partagé leur région en « pairies ». C’est ainsi que vers 1020 fut créée la pairie d’Avesnes. Il en est de même pour la seigneurerie de Preux et on parle en 1281 d’un messire Robert de Preux.
Des guerres entre les Comtes de Flandre et du Hainaut amenèrent de nouveaux désastres : pillages, meurtres, incendies et famine. En 1315 une saison pluvieuse vint pourrir les fruits et le grain, une épidémie de peste fit périr le tiers de la population.
En 1339, au début de la guerre de 100 ans, le Duc de Normandie envahit le Hainaut et ravagea les villages dont Preux. Une partie des habitants se réfugièrent dans la forêt (Chemin Sauvé).
La peste réapparaît en 1382, on l’appela « Feu Sacré », puis « Feu St Antoine ». Les loups sortirent des bois.
De nouveau en 1437 et 1438 les pluies continuelles amenèrent la famine et la peste, et c’est certainement vers 1515-1521 que fut bâtie la première chapelle en l’honneur de St Roch (la statuette de St Roch est reconnue datant du XVIème siècle donc de cette époque).
En 1562 Philippe II envoya le féroce Duc d’Albe qui inonda le pays de sang. « l’Inquisition », la répression dura 8 jours, la forêt servit à nouveau de refuge aux évadés. Tout rebelle capturé était brûlé à petit feu. On se trouvait alors sous la domination espagnole.
En 1635 nouvelle guerre entre la France et l’Espagne. Les troupes de Louis XIII vinrent camper au sud de Preux par le Chemin des Loups. C’est vers 1659 que Preux devint définitivement français. Vers 1709, Monsieur de Sucre, Seigneur de Preux ayant favorisé les Espagnols contre les Français dut s’expatrier en Espagne.
Les partisans du Roi de France occupèrent le Château de Preux, (qui se situait sur  l’emplacement actuel de l’usine de Monsieur  Blanchet), où se trouvait le fils bossu de Monsieur de SUCRE. Le château fut pris à coups de canon et pillé. Les soldats autrichiens prirent même les draps de lit du jeune seigneur tandis qu’il était couché pour cause de maladie.
La vie allait continuer calmement jusqu’en 1789.

Preux vers 1930
la mairie aujourd'hui

Il existe des vestiges du Château, les grosses pierres qui ont servi à bâtir notre église par exemple ; Trois pierres portant des millésimes 1586 se trouvent encore à Preux.
En 1814 après l’abdication de Napoléon, les Russes occupèrent le village et se livrèrent à toutes les méchancetés possibles. Après le départ de Napoléon pour l’Ile de St Hélène, notre village fut occupé par les Prussiens.
En 1824, les héritiers de Monsieur de Sucre, ancien Seigneur de Preux, qui habitaient l’Espagne vendirent leur terrain qu’ils possédaient à Preux à Monsieur Lacoste, Seigneur de Sebourg.
En 1849, le Choléra fit son apparition, mais il ne frappe que quelques personnes à Preux.
En 1871, le 23 Janvier, les français battus, les prussiens arrivèrent de nouveau, et les habitants de Preux comme leurs ancêtres se réfugièrent dans la forêt. Sous le second empire, les grandes industries commencèrent à se développer. Il y eut appel à la main d’œuvre, et cela provoqua la dépopulation des campagnes. Preux au Bois suivit l’exemple.
Après la guerre de 1870, il y eut une tension entre la France et l’Allemagne, ce fut la paix armée. Cela devait finir par un conflit et le samedi 1er Aoùt 1914 à 5 heures du soir, le toscin apprenait aux habitants que la mobilisation était décrétée. L’émotion fut intense. Dès le 3 Août les hommes mobilisables rejoignirent leurs corps avec enthousiasme, la guerre devait durer trois semaines. Certains hommes de Preux rejoignirent le 84ème régiment caserné à Landrecies. Le 24, les français battaient en retraite et repassèrent par Preux, les Allemands suivaient. Le 25 Août, ces Allemands occupaient la forêt et Preux et les habitants croyant avoir à faire à des Anglais, leurs donnèrent à boire. La région et en particulier Preux, fut défendue par des Anglais, il y eut des morts des deux cotés. Beaucoup d’Anglais blessés, s’étaient réfugiés dans la région et cachés par les habitants, en particulier dans les baraques de sabotier en forêt. On s’occupa de les rapatrier en Angleterre, par la Hollande. Cette chaîne d’évasion était dirigée par Louise de Bettegnies, Louise Thulliez née à Preux et Mlle Rose Plez d’Englefontaine avec le garde chasse M. Taisne. L’exploitation de la forêt fut organisée par les Allemands et les plus malheureux furent les prisonniers russes qui succombèrent en nombre et furent enterrés dans la forêt. La région était occupée par les armées du Kromprinz et la forêt était devenue une véritable place forte.
Le 4 Novembre 1918 à 5 heures du matin, après un meurtrier bombardement les Anglais attaquaient et repoussaient les Allemands. Il y eut de nombreux blessés et tués. 65 Anglais furent tués et Preux leur a offert un terrain au cimetière. Quand aux 150 Allemands tués, ils furent enterrés dans la pâture derrière le cimetière, et en 1922, ils furent transférés au cimetière Allemand du Cateau. La guerre se terminait et Preux payait un lourd tribu. 27 de ses enfants étaient tombés sur les différents champs de bataille. 70 immeubles furent totalement détruits et 220 endommagés.
Chacun pansait ses blessures et la vie reprenait. Les grandes industries de Preux étaient la fabrication de sabots et l’abattage des arbres de la forêt.
Mais en 1937, à nouveau le spectre de la guerre apparaissait. Un ambitieux avait rêvé de s’approprier l’Europe, de purifier les races, et le 3 septembre 1939 la France à nouveau se trouvait en conflit avec l’Allemagne. Ce fut la drôle de guerre. La véritable guerre commençait le 10 mai 1940 et la grande majorité des habitants de Preux prirent la route en direction du sud avec tous les moyens de transports disponibles : chariots, quelques autos, des vélos. A l’armistice, Preux avait 62 prisonniers et 4 tués. 2 déportés moururent dans les camps. Il fallut attendre septembre 1944 pour voir la libération de Preux.
Le 8 Mai 1945 la guerre est terminée et la vie reprend son cours normal.

Suite à la guerre 14/18, Preux a été cité à l’ordre de l’armée comme suit :
«  La ministre de la guerre certifie que la commune de Preux au Bois a obtenu la Croix de guerre par citation à l’ordre de l’armée au cours de la campagne 14/18 contre l’Allemagne et ses Alliés ». Journal officiel du 21 Novembre 1920.

Article proposé par Jacques Ruffin